Alyssa Wapanatâhk : une étoile montante du cinéma qui défend la cause amérindienne

Alyssa Wapanatâhk est née le 15 janvier 1998 à Fort McMurray, en Alberta, une ville connue pour son industrie pétrolière. Elle a grandi à Conklin, un petit village situé à environ 150 kilomètres au sud de Fort McMurray. Elle est membre amérindienne de la nation Cree Bigstone.

Depuis son enfance, Alyssa Wapanatâhk se passionne pour le cinéma et le théâtre. Elle participe à des pièces scolaires et à des productions locales. Elle suit également des cours de danse et de chant. Elle rêve de devenir actrice et de représenter sa communauté à l’écran et s’inspire de modèles tels Tantoo Cardinal, une actrice indigène-canadienne qui a joué dans des films comme Danse avec les loups ou Wind River.

Sa carrière

En 2018, Alyssa Wapanatâhk décroche son premier rôle dans le court-métrage Pookmis, réalisé par Trevor Solway. Elle y incarne Sam, une jeune fille qui découvre l’histoire de son arrière-grand-père, un vétéran de la Première Guerre mondiale. Elle enchaîne ensuite avec d’autres courts-métrages, comme Robo Games, Pure Love ou Swansong. Elle se fait remarquer par son charisme et son naturel devant la caméra.

En 2019, elle passe derrière la caméra et réalise son premier court-métrage, Napes Kasêkipatwât – The Boy & The Braid. Ce film raconte l’histoire d’un jeune garçon Cree qui apprend à tresser ses cheveux avec sa grand-mère, un geste symbolique qui lui permet de renouer avec son identité et sa fierté indigènes. Le film est inspiré de la propre expérience d’Alyssa Wapanatâhk, qui a tressé les cheveux de son frère pour la première fois lors d’une cérémonie traditionnelle. Le film remporte plusieurs prix dans des festivals de cinéma indigène.

En 2023, Alyssa Wapanatâhk obtient le rôle de sa vie : celui de Tiger Lily dans le film Peter Pan & Wendy, une adaptation en prise de vue réelle du classique de Disney. Elle est la première actrice indigène à interpréter ce personnage, qui était souvent joué par des actrices blanches ou métisses dans les précédentes versions du conte. Alyssa Wapanatâhk voit ce rôle comme une opportunité de faire connaître la culture et la réalité des peuples autochtones au grand public. Elle espère aussi que ce film inspirera les jeunes générations indigènes à poursuivre leurs rêves.

Peter Pan & Wendy des studios Disney

Dans cette nouvelle version de Peter Pan en prise de vue réelle du classique animé de 1953, Alyssa Wapanatâhk incarne Tiger Lily, une princesse guerrière de la tribu autochtone du Pays imaginaire et la fille du chef de la tribu.

Les réalisateurs ont déclaré s’être donné beaucoup de mal pour garantir l’exactitude de la tribu autochtone dans Peter Pan et Wendy et ce, pendant la phase de développement du film et tout au long de la prise de vue principale et de la postproduction.

De nombreux conseils sur l’utilisation correcte de la culture dans les vêtements, les coiffures, les marques tribales, les accessoires et les décors ont été prodigués afin de garantir l’authenticité de chaque choix, y compris le travail à la plume, la selle de Tiger Lily et les canoës créés par des artisans amérindiens. L’héritage de Wapanatâhk a également servi de source d’inspiration pour le personnage et son peuple dans le film.

Alyssa Wapanatâhk explique que les réalisateurs devaient à l’origine représenter une autre tribu dans le film, mais qu’au fil du temps, le réalisateur, David Lowery, lui a demandé si elle souhaitait sa propre culture dans le film.

Outre Wapanatâhk, les acteurs de l’arrière-plan du village de Tiger Lily et sa doublure ont tous été interprétés par des talents autochtones.

Alyssa Wapanatâhk milite pour son peuple

Alyssa Wapanatâhk est également une militante pour les droits des peuples autochtones et la protection de l’environnement. Elle a participé à des manifestations contre les pipelines et les sables bitumineux qui menacent la santé et le mode de vie des communautés indigènes. Elle soutient aussi des causes comme Idle No More, un mouvement social qui revendique la souveraineté et le respect des traités des nations autochtones au Canada.

La minorité amérindienne

Le parcours d’Alyssa Wapanatâhk est d’autant plus remarquable qu’elle fait partie d’une minorité très peu représentée dans le cinéma. En effet, les Amérindiens ont longtemps été relégués à des rôles stéréotypés ou incarnés par des acteurs blancs maquillés. Selon une étude de l’Université de Californie du Sud, les Amérindiens ne représentaient que 0,4 % des personnages parlants dans les 100 films les plus populaires de 2018. De plus, la plupart des films mettant en scène des Amérindiens sont réalisés par des non-autochtones, qui véhiculent souvent une vision biaisée, violente ou romantique de leur culture.

Heureusement, depuis quelques décennies, des acteurs et des réalisateurs amérindiens ont émergé et ont contribué à changer le regard sur les peuples autochtones. Parmi eux, on peut citer Will Rogers, Burt Reynolds, Graham Greene, James Garner ou Wes Studi, qui ont joué dans des films comme Danse avec les loups, Le Dernier des Mohicans ou Avatar. On peut aussi mentionner Alanis Obomsawin, Zacharias Kunuk, Neil Diamond ou Sterlin Harjo, qui ont réalisé des documentaires ou des fictions sur l’histoire et la réalité des Amérindiens. Ces cinéastes indigènes ont utilisé l’art comme un moyen d’expression et de résistance, en montrant la diversité et la richesse de leur culture. Alyssa Wapanatâhk s’inscrit dans cette lignée et espère inspire